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Plaies du pied diabétique : épidémiologie


En France, l’incidence est estimée à 40 000 nouvelles plaies par an dans la population diabétique et 7 % des diabétiques souffrent ou ont souffert au moins une fois dans leur vie d’une plaie du pied selon l’étude ENTRED (Échantillon national témoin représentatif des personnes diabétiques traitées).



La prévalence est estimée selon les années entre 75 000 et 150 000 patients diabétiques porteurs de troubles trophiques.
La prévalence des ulcères du pied dans les autres pays industrialisés varie entre 3 à 7 % de la population diabétique.

Il s’agit d’une complication fréquente du diabète puisque 20 à 25 % des diabétiques consultent au moins une fois dans leur vie pour troubles trophiques.

Les hommes sont deux fois plus touchés que les femmes.
La moyenne d’âge de survenue d’une plaie chez un patient diabétique est de 70 ans.

Le taux de récidive est important car plus de 70 % des plaies diabétiques cicatrisées vont récidiver dans les cinq ans.

En France, les plaies du pied diabétique sont un problème de santé publique car ces plaies sont pourvoyeuses d’hospitalisation et engendrent un important coût pour leur prise en charge. Elles sont responsables de 10 % des hospitalisations dans la population diabétique.

Les dépenses liées aux plaies du diabétique représentent 8 % du budget de la santé en 2012 selon la CNAMTS, soit environ 660 millions d’euros.

Les durées moyennes de séjour sont de 179 jours lorsqu’une atteinte artérielle est associée, 122 jours sans atteinte artérielle. La durée d’hospitalisation est d’autant plus importante que le patient est âgé et porteurs de comorbidités telles qu’une maladie coronarienne, une insuffisance cardiaque, une insuffisance respiratoire, un antécédent d’accident vasculaire cérébral, une bronchite chronique obstructive ou une démence.

La morbidité du trouble trophique chez le diabétique est due au risque d’amputation. Ce risque est multiplié par 14 chez le patient diabétique par rapport à la population non diabétique.

En France, 50 à 80 % des amputations sont réalisées sur des patients diabétiques, ce qui représente 8 000 amputations majeures et mineures par an. Actuellement toutefois, avec l’avènement des techniques endovasculaires de revascularisation moins invasives, le nombre d’amputations majeures (cuisse et jambe) diminue, au profit d’amputations mineures (préservation de l’appui talonnier) moins invalidantes pour le patient.
Le taux de ré-amputation ou amputations mineures multiples reste élevé de l’ordre de 50 % à deux ans.

Le pronostic qu’engendre la présence d’une plaie du pied chez le diabétique est sévère puisque la mortalité est multipliée par 2,5 chez les diabétiques atteints d’un ulcère du pied par rapport à ceux indemnes de plaie.

Après amputation majeure, le taux de survie est d’environ 70 à 80 % à un an et de 30 à 40 % à cinq ans. Il est identique au taux de survie post-infarctus.